Peut-on se satisfaire, lorsque l'on est un fan des New York Knicks, d'une équipe à l'état d'esprit irréprochable (et fidèle à l'identité de la ville), qui est allée au bout de ses capacités, voire même au delà, et de émotions qu'elle nous a procuré ?
Si oui, on sera plutôt pour reconduire la même formule à l'avenir. Avec dans l'idéal, un banc plus large pour éviter les explosions physiques en cours de campagne. Et une star supplémentaire pour rêver de titre.
Si non, on est en droit de se questionner sur ce qui coince. De ce point de vue là, impossible de blâmer les joueurs, même si l'on pourrait espérer, comme je le disais ci dessus, une rotation plus large et une deuxième star.
En revanche, on peut se questionner sur la capacité de certains à reproduire une campagne de playoffs d'un tel acabit. Je pense notamment à Hart, DiVincenzo et pourquoi pas Hartenstein, qui m'ont donné l'impression de maximiser leur potentiel, voire de surperformer. Difficile donc d'envisager que ceci puisse être répété dans la durée. Sans même parler des blessures.
Car oui, quand on parle de blessures, on en vient à se tourner naturellement vers Tom Thibodeau, qui dès la saison régulière, n'a jamais cherché à ménager ses joueurs. OG Anunoby, Jalen Brunson et Julius Randle étaient dans le Top 10 des joueurs NBA qui avaient le plus gros temps de jeu courant fevrier, avant de... se blesser).
Si la corrélation directe entre temps de jeu et blessures n'est pas évidente à démontrer, cela relève sans doute du bon sens.
Au delà des minutes par match attribuées aux joueurs majeurs, il est intéressant de relever aussi l'accumulation de fatigue saisons après saisons. C'est d'ailleurs ce qui a coûté un titre aux Warriors en 2019, lors de leur 5ème finale consécutive. Concernant les Knicks, c'est un peu le même cas de figure. Tom Thibodeau est là depuis 2020, et même si son roster a changé depuis, on a l'impression qu'il est à la fois arrivé à maturité sur le plan basket, mais aussi en bout de course sur le plan physique.
Ce qui nous amène à ce paradoxe :
Le coach des Knicks est excellent pour faire adhérer un noyau de joueurs à son plan de jeu percutant et défensif. Cependant, pour les investir au maximum, il n'hésite pas à couper une certaine partie de son banc de sa rotation. C'est un peu la méthode de la carotte et du baton: "si je te fais confiance, et que tu me le rends, tu vas jouer 35min à tous les matchs, en revanche voilà ce qui t'attends si je juge un jour que tu ne conviens plus à mon plan de jeu: trois lettres, DNP." Avec cette méthode, Thibs sera toujours confronté à un plafond de verre, celui des limites physiques de ses joueurs après des saisons à rallonge. Non seulement, ils arrivent émoussée voire blessés en playoffs, mais en plus cet état physique ne se gomme pas d'une saison à l'autre.
C'est d'ailleurs pour cela que depuis son arrivée à NY, les Knicks font les montagnes russes d'une saison à l'autre.
12 ème en 2020, 4 ème en 2021, 11 ème en 2022, 5ème en 2023 et 2ème cette année.
Lors de la saison 2021-2022, l'équipe avait marqué le pas physiquement et semblait éprouver une lassitude face à l'exigence de son coach. Même si depuis 3 ans, les résultats sont plus stables.
Il y a une dernière limite que je perçois chez le tacticien des New York Knicks. C'est que la tactique n'est pas son fort justement. En particulier lorsqu'il s'agit de mettre en place des systèmes offensifs. Au lieu de cela, il valorise un jeu fait de percussion, de hustle et d'exploits individuels (notamment autour de Randle et maintenant de Brunson). Outre le fait que ce soit évidemment énergivore, c'est une limite tactique qui leur a joué des tours. Notamment face à Atlanta en 2021 où les Knicks avaient perdu la série 4-1. Julius Randle avait été bien contenu par les Hawks, pourtant pas réputés pour leur défense, mais ça avait suffit pour que reste de l'équipe s'était retrouvé sans aucune solution sur demi terrain. Cette année encore, les Knicks se sont heurtés à un plafond de verre en terme de circulation de balle. Et cela fait deux fois que face à un adversaire abordable, NY laisse passer l'opportunité d'une finale de conférence.
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Donc voilà pourquoi je pense que les Knicks n'en seraient peut-être pas là sans Tom Thibodeau, mais qu'ils ne peuvent pas aller plus loin avec Thibodeau. Il n'empêche qu'on est beaucoup à avoir apprécié leur run de playoffs 2024. Que l'on soit supporters ou non.
Soldats, repos.