Petit point sur le début de saison de Caitlin Clark, pour laquelle beaucoup ont commencé à suivre la WNBA cette saison. Sur le terrain, ses débuts sont plutôt satisfaisants, en tout cas pour les personnes qui avaient des attentes réalistes à son sujet.
Clark tourne à 15 points de moyenne, avec 6.5 passes et un peu plus de 5 rebonds. En termes de production, dans une ligue aussi relevée, c'est franchement prometteur. Là où le bât blesse logiquement, c'est au niveau de l'adresse, puisque l'ancienne star d'Iowa shoote à 35% au global (29% à 3 pts), avec quelques matches très maladroits, notamment le dernier en date face à New York (1/10). Idem pour les pertes de balle (5.6 par match), un souci inhérent aux rookies qui ont beaucoup le ballon en mains.
Ce qui est plus délicat pour Caitlin Clark, c'est pour tout ce qu'il y a autour de ses prestations. Je la trouve usée, que ce soit sur le terrain ou devant les médias, frustrée et malheureusement pas du tout protégée et préservée par le Fever. Il faut se rendre compte qu'elle a enchainé saison NCAA et saison WNBA, où le gap de niveau et d'intensité est gigantesque, en très peu de temps. Il y a la fatigue physique, mais aussi l'usure mentale liée aux sollicitations médiatiques et à l'injuste rôle de sauveuse de la WNBA que beaucoup de médias et de fans lui ont collé à la peau d'emblée.
A en lire et écouter certains, Caitlin Clark serait "détestée" par les autres joueuses et aurait droit à un traitement qu'aucune autre joueuse ne subit. C'est méconnaître la WNBA et la manière dont elle a toujours fonctionné. C'est une ligue rugueuse, dans laquelle il faut cravacher pour réussir à se faire respecter et à attirer l'oeil des médias. Que beaucoup des adversaires d'Indiana aient envie de montrer ce dont elles sont capables face à Clark, c'est un fait. Mais les jeunes stars de la ligue, et les stars tout court, ont toujours dû faire face à de l'agressivité et des défenses féroces. Sans parler du trashtalking de glorieuses anciennes comme Diana Taurasi, ou de joueuses plus lambda.
Caitlin Clark va être défiée, provoquée et chahutée, comme d'autres avant elles. La différence, c'est le rayonnement médiatique et le bruit que fait chaque nouvelle autour d'elle. Ce sera formateur et ça l'aidera à accomplir son destin. Mais pour ça, la franchise doit mieux la protéger et davantage la ménager, que ce soit en diminuant son temps de jeu ou en incitant ses partenaires à monter un peu plus au créneau si leur coéquipières est ciblée par l'équipe adverse.
Sportivement et médiatiquement, Indiana ne doit pas trop jouer avec sa poule aux oeufs d'or et, justement, la traiter un peu plus comme une jeune joueuse qui a besoin que l'on prenne soin d'elle, que comme un objet marketing.
