Un des nombreux bienfaits du basket, c’est qu’il nous permet d’échapper un peu à une lourde et pénible actualité. Penser à des grands gaillards milliardaires en short qui lancent la grosse balle dans le panier, voilà qui remet du baume au coeur.
Donc les Celtics, nouveau (et encore champion NBA). 18. 18 titres pour les bonshommes en vert, soit la franchise la plus titrée. Quand je pense à cette course au titre, je me dis que pour bon nombre de dirigeants, ce n’est pas l’objectif principal : les franchises sont des entreprises, ce qui compte, c’est les pépettes. Alors j’ai un peu regardé ceci. Pas vraiment à la manière d’un économiste, non (quoiqu’il se pourrait que ce soit mon métier). Mais presque quand même :).
4 groupes de franchises
En termes de titres NBA, on peut compter 4 groupes de franchises :
- les Champions dynastiques : Celtics (18), Lakers (17), Warriors (7), Bulls (6) et Spurs (5). à noter ici que seuls les Lakers et les Celtics ont connu plusieurs dynasties.
- les Champions occasionnels : Sixers, Pistons, Heat, Knicks, Bucks, Rockets, Kings, Hawks, Blazers, Wizards, Thunder, Mavs, Cavs, Raptors, Nuggets, qui ont gagné entre 1 et 3 titres
- les 0 pointé : Suns, Jazz, Nets, Magic, Pacers, Hornets, Clippers, Grizzlies, Wolves, Pelicans, qui représentent quand même un tiers des équipes.
On voit bien ici l’extrême concentration des franchises capables de gagner des titres.
La capitalisation
Face à cette course à la victoire, la course aux dollars. En croisant ces victoires avec la capitalisation des franchises, on trouve :
- les franchises à grosse capitalisation et dynasties : Warriors, Lakers, Celtics, Bulls. Ici, les Spurs font clairement figures d’outliers, n’étant que la 20ème capitalisation de la NBA.
- Les franchises à grosse capitalisation et bons résultats récents (finales de conférence ou plus sur les 5 dernières années): Celtics, Lakers, Mavs.
- La capitalisations moyennes et bons résultats récents : Heat et Denver.
- Les grosses capitalisations & résultats médiocres : Knicks, Clippers, Bulls, Nets.
On voir plutôt bien ici une grosse corrélation entre la capitalisation des franchises et leur succès sportif. A l’opposé, les franchises les moins capitalisés ont peu connu le succès lors des années récentes (et n'ont jamais gagné le titre) : Grizzlies, Wolves, Pelicans, Pacers, Magic, Hornets, Thunder.
Ce qui est intéressant, c’est que plusieurs de ces équipes ont de belles perspectives sportives pour les années à venir… si elles arrivent à conserver et à développer leurs jeunes talents, ce qui peut être difficile car elles sont peu capitalisées.
La taille du marché
Au delà de cette corrélation, le succès sportif est loin d’être le seul facteur expliquant la capitalisation d’une franchise. Car gagner, c’est bien. Vendre des maillots, c’est mieux. La taille du marché est donc essentiel.
On peut facilement voir que les plus grosses capitalisations sont des situées dans les plus gros marchés : New York (x2), Los Angeles (x2), Chicago; et vice versa : Memphis, Minnesota, New Orleans, Orlando…
Merci le salary cap
Au total, on sent bien que l’économique et le sportif sont intimement imbriqués : les gros marchés attirent les grosses stars et augmentent ainsi les chances de titre. Cependant, la NBA a cet avantage de permettre aux petites et moyennes franchises de tirer leur épingle du jeu, lorsque leurs dirigeants sont à la hauteur.
On peut ici remercier la salary cap, qui permet de réduire les différences entre grosses et petites franchises en termes de masse salariale, même si les gros marchés peuvent attirer les plus gros joueurs pour des revenus publicitaires et autres opportunités de business.