Médiocrité et scandales : pourquoi les Hornets ont toujours la cote ?

Alors oui, le titre est provocateur, mais je m'explique...

J'ai vu passer un commentaire de quelqu'un qui disait que "les Hornets sont cools parce qu'ils avaient un super merchandising à leur création dans les années 90". Personnellement je ne déteste pas les Hornets, ça n'a pas vraiment de sens de haïr une entité complexe et évolutive dans le temps. Bien évidemment qu'il est caricatural de résumer 30 ans d'existence d'une franchise à un maillot turquoise. Aussi, je suis surtout dérangé par l'inaction de la NBA et de la Franchise au sujet d'incidents graves, notamment à propos des violences faites aux femmes. Les sanctions sont aléatoires et dépendent plus du niveau du joueur fautif que de ses actes.

Entre nullité et scandales, c'est l'occasion de me payer les Hornets dans cette session.

Des résultats aussi plats que les Landes...

Disons que sportivement, Charlotte a toujours été plus proche du maintien en Pro B que du trophée Larry O'Brien.

Bon être nul c'est pas si grave, après tout c'est pardonnable. Drafter des Kidd-Gilchrist et des James Bouknight n'a jamais tué personne.

Mais depuis 1988, c'est à dire en 36 ans d'existence, la franchise n'a passé que 4 tours de playoffs. Que ce soit avec Larry Johnson et Zo Mourning, avec Baron Davis et Jamaal Magloire ou plus tard avec Kemba Walker et Cody Zeller, Charlotte n'a jamais passé plus d'un tour de playoffs.

Le bilan record de l'équipe est de 65% de victoires, en 1996-1997, soit des décennies avant la naissance de Benjamin Moubèche. Et en 36 saisons de présence dans la Grande Ligue, les Hornets n'ont atteint les 50% de victoire que... 14 fois.

Mais soyons indulgent avec nos Frelons, c'est mal de se moquer de celui qui finit dernier au cross du collège, car lui aussi fait de son mieux. Après tout, dans un sport professionnel aux États-Unis, personne ne vous en voudra si vous êtes là pour participer (si).

Des "équipes" de Pro AM en NBA...

Vous connaissez bien évidemment Boris Diaw et Nicolas Batum, ces deux légendes du basket français. On peut sans exagération affirmer que ces deux joueurs au QI basket très au dessus de la moyenne savent tout faire sur un parquet et peuvent s'adapter à n'importe quel rôle que le coach leur demandera.

Tous les rôles ? Non ! Il existe des contextes desquels les plus fins joueurs de basketball ne reviennent jamais. Ou du moins très marqués.

Boris Diaw, à l'époque des Bobcats (nous reparlerons de cette infamie), a fui la Caroline du Nord lors du Lock Out 2011 pour se réfugier en Gironde (le niveau de détresse devait être wizardesque), à Bordeaux en Pro B ! Un an après son retour en NBA, il décida de racheter son propre contrat pour s'offrir une cure de circulation de balle, chez les Spurs où il deviendra un élément clé du magnifique titre de 2014.

Concernant Batum, il avait été sur-responsabilisé aux Hornets, étant au départ de la création de l'attaque et bénéficiant de pas mal de tickets de shoots. Demander à Batum de shooter à volonté ça équivaut à offrir trois glaces successives à un gosse. Ça part d'une bonne intention mais le destinataire va imploser, n'étant pas constitué biologiquement pour recevoir une telle demande. Au final, Batum a vécu les pires années de sa carrière à Charlotte. En atant raillé pour son contrat onéreux et utilisé à contre emploi. Il ira jusqu'à déclarer que Tyronn Lue, qui l'avait recruté par la suite aux Clippers, a sauvé sa carrière. Tyronn Lue ! Là aussi, on a affaire à un niveau de détresse abyssal.

Bref, la franchise des Hornets a réussi l'immense exploit de ne pas savoir intégrer dans un collectif Boris Diaw ET Nicolas Batum ! Ça pourrait presque mériter une bannière au plafond.

Des frasques récentes qui ne font plus rire, ni les mouettes ni personne...

Autant drafter James Bouknight c'est rigolo. Bon t'as pas révisé, tu passes au tableau et tu essayes d'aligner trois phrases cohérentes avant de citer une ligne de dialogue de GTA 5. Tu sais que t'aura 2/20 mais au moins t'as fait rire la classe. Même si c'est un peu par pitié, ça reste drôle.

Par contre drafter Brandon Miller ...

A priori le prendre avant Scoot Henderson était une bonne idée, même si c'est encore trop tôt pour le conclure. Mais la question sportive n'est pas le sujet. On parle d'un jeune homme qui a fourni une arme à feu à un ami qui s'en est servi pour tuer une femme (son ex-copine il me semble). Si la justice (la justice face aux violences faites aux femmes est aussi efficace que prime James Harden en pression tout terrain) n'a pas prouvé que Miller était au courant du funèbre projet, le scandale est bien là, et il est grave. Mais la NBA et la Franchise ont préféré fermer les yeux et accueillir le "nouveau Paul George" comme la pépite qu'il est. D'ailleurs, le public aussi est assez clément à son sujet.

Pourtant les Hornets comptaient déjà dans leurs rangs des individus très problématiques. A commencer par Miles Bridges, inculpé pour violences conjugales et maltraitance parentale. Un triste sire, suspendu 30 matchs par la NBA. Mais sur qui les Hornets n'ont pas fait de croix, ils se sont juste servi de l'affaire pour le prolonger son contrat à la baisse. La belle affaire.

Aujourd'hui, Antoine Pimmel vient de nous apprendre que c'est LaMelo Ball qui était repris par la justice. Déjà coutumier d'une conduite "agressive", il aurait renversé et blessé un enfant de 11 ans.

Je passe sur les cas Dwight Howard ou Kai Jones qui sont plus tristes que graves.

Si les Hornets ne sont pas responsables du comportement de leurs joueurs hors des parquets, ils sont coupables d'accumuler les profils problématiques et de ne pas faire en sorte de les accompagner au mieux pour les cadrer. Voire de ne pas les sanctionner quand des incidents graves surviennent.

Conclusion

N'hésitez pas à me donner votre avis sur ces sujets (plus que "ce" sujet, car il est difficile de le caricaturer sérieusement comme un ensemble), de me dire pourquoi vous aussi vous détestez Brandon Miller ou au contraire adorez Jeremy Lamb.