Jacques Monclar a coutume de dire que le MVP des Finales est officieusement le meilleur joueur du monde au moment où il est champion. Il ajoute que seuls les joueurs potentiellement capables de réaliser cet exploit, ou plutôt de mener leur équipe au titre en temps que franchise player, mériteraient un "contrat max"
Ce constat tranché me plaît bien et s'il est radical, je le préfère à la situation actuelle qui, par le jeu des négociations entre agents et GM, par des pressions conjoncturelles et par anticipation de l'inflation du salary cap, délivre des contrats énormes à beaucoup trop de joueurs à mon goût.
Non pas qu'ils ne méritent pas cet argent, après tout, ils sont les principaux acteurs de la maintenance de la grande machine à sous qu'est la NBA et le salaire des joueurs peut été considéré comme juste s'il est proportionnel aux bénéfices de l'entreprise divisés par son nombre d'employés.
Mais on peut aussi se dire qu'entre obtenir 5 ou 50 millions de dollars l'année pour jouer au basketball frise l'indécence.
Personnellement, je serais pour hiérarchiser un peu les grilles salariales. Pour ne pas que l'on se retrouve avec des équipes de Play-In qui auraient déjà atteint le salary cap ou n'en seraient pas loin (coucou les Bulls), et ne pourraient plus avoir de réelle marge de manœuvre pour passer un cap.
Les contrats absurdes actuels
Je let's volontairement de côté Curry, LeBron et Durant. En temps que légendes du basket, ils ont obtenu la légitimité de prétendre à n'importe quel contrat en fin de carrière, surtout les deux premiers cités.
Domantas Sabonis va toucher 42M la saison prochaine pour disparaître au premier tour des playoffs, Jaylen Brown 65M la saison à la fin de son contrat mais sera-t-il le Dwayne Wade (version Heatles) des Celtics ? Jerami Grant touchera bientôt plus de 35M la saison alors que personne n'est au courant de ses stats à Portland (oui il joue aux Blazers), contrat progressif allant de 50 à 61M la saison (!) pour KAT. Zach LaVine, Tobias Harris en Ben Simmons avoisinent les 40M. 49M pour Paul George, comme les 49 millions d'années qui le séparent de la dernière fois où il a été décisif en playoffs. Jimmy Butler va bientôt atteindre les 50M/an, quand il aura 36 ans... et c'est encore pire pour Lillard qui touchera jusqu'à 63M à 37 ans.
Alors évidemment, comme je le disais, il y a toujours des facteurs conjoncturels qui justifient d'établir de tels contrats à l'instant où ils sont signés. Mais c'est comme prendre DeAndre Ayton en numéro 1 d'une Draft qui comporte Luka Dončić : ça peut se justifier sur le moment mais il y a de très fortes chances pour qu'à posteriori, la décision vieillisse assez mal.
"Heureusement" que l'inflation des droits TV, et donc du cap va proportionnellement alléger certains contrats toxiques.
Il n'empêche que ça m'embêtera toujours quand une franchise aura déjà atteint le salary cap ou quasiment, pour plafonner au premier ou second tour des playoffs.
Pour conclure, sur le principe, je suis favorable à ce que les joueurs aient du pouvoir dans ce business impitoyable qu'est la NBA, mais ça me dérange quand ils entravent le boulot de leur GM pour des intérêts personnels (et de leurs agents) alors qu'ils sont déjà multi-millionaires et surtout que cela met en péril la flexibilité de leur franchise. Et donc sa compétitivité.